A partir de la seconde moitié du XVIème siècle, se développe dans la littérature instrumentale un genre de « canzoni francese » ou « canzon da sonare » conçu pour le clavier ou pour un ensemble instrumental, indépendant de modèles vocaux déterminés, même s'il relevait encore de leur esprit par l'emploi des entrées en imitation, d'un ton généralement léger et d'une subdivision en plusieurs sections construites sur des thèmes différents.
Sacrae symphoniae... Tam vocibus quam instrumentis (...tant pour les voix que pour les instruments), recueil de 61 oeuvres publié à Venise en 1597. Les pièces sont ordonnées selon le nombre des voix : 6, 7, 8, 10, 12, 14, 15 et 16 voix. En général, celles qui font appel à 8 et 10 voix sont à double choeur de 4 ou 5 voix ; celles qui sont écrites à 12 et 15 voix sont à triple choeur. L'écriture en accords domine, faisant alterner l'un et l'autre choeur ; ils s'unissent enfin dans une somptuosité sonore digne des cérémonies de la Sérénissime République.
Les
sommets de l'art vénitien furent aussi bien atteints alors par
Titien, Tintoret, Véronèse que par leurs contemporains
Andrea et Giovanni Gabrieli. Alors que ceux-là embellissaient
les palais et les églises de tableaux magistraux, ceux-ci
écrivaient, surtout pour les nombreuses fêtes qui
témoignaient du faste de la vie de ce temps, une musique
grandiose qui véritable décor sonore, répondait
aux mêmes caractéristiques de couleurs et de mouvement,
typiques de l'art et du style de la lagune dont elle reflète
l'incomparable lumière.
Documentation :
Canguilhem P., Andrea et Giovanni Gabrieli, Ed Fayard/Mirare 2003.
Honegger M., Dictionnaire des oeuvres de l'art vocal, Ed. Bordas 1992.
Sadie J.A., Guide de la musique baroque, Fayard Les insdispensables, 1995.
Encyclopaedia Universalis, Dictionnaire de la Renaissance, 1998.
L'homme armé, chanson. Kyrie.
O
rosa bella, John DUNSTABLE
(1380-1453) et anonyme.
Quam pulchra es, John DUNSTABLE (1380-1453). Plains de plours, Gilles BINCHOIS (1400-1460). Files a marier, Gilles BINCHOIS (1400-1460). Messe "L'Homme armé", Johannes OCKEGHEM (1420-1495), Gloria.
Ma
maistresse, Johannes OCKEGHEM
(1420-1495).
L'Homme armé, Robert MORTON (?-1479). Messe "L'Homme armé", Johannes OCKEGHEM (1420-1495), Sanctus.
Et
qui la dira, Antoine BUSNOIS
(1425-1492).
Vous marchez du bout du pié, Antoine BUSNOIS (1425-1492). S'elle m'amera / Petite camusette, Johannes OCKEGHEM (1420-1495). Petite camusette, Josquin des PRES (1450-1521). Messe "L'Homme armé", Johannes OCKEGHEM (1420-1495), Agnus
Dei.
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La Guerre, est appelée aussi la Bataille, ou la Bataille de Marignan, la Bataille française, la Défaite des Suisses. Le "brillant" fait d'armes que la chanson célèbre a eu lieu les 13 et 14 septembre 1515, dans la première année de règne de François I.Les transcriptions instrumentales et vocales nombreuses prouvent le succès de cette chanson. La Pavane et Gaillarde sont d'un compositeur anonyme édité par Pierre PHALESES à Anvers en 1583 (version plus développée que celle de Susato dans ses "danserye" de 1551).
La messe "La Bataille" publiée à Lyon en 1532 par Jacques Moderne appartient aux messes parodie. Un motet ou un thème profane issue d'une chanson populaire est utilisé comme sujet musical pour donner une unité à une messe. Ce procédé, malgré les interdictions de la contre-réforme catholique du XVIème siècle perdurera. L'œuvre religieuse catholique de Clément JANEQUIN est restreinte : un motet et 2 messes à 4 voix (L'aveuglé dieu étant la seconde). Ses compositions sacrées d'inspiration protestante pourrait être considérable, 133 psaumes, cantiques et chansons spirituelles, échelonnés sur les dix dernières années de sa vie.
Gentils galants de France d'un compositeur anonyme, éditée en 1504, raconte la douloureuse destinée d'une belle dont l'ami a été tué par les bretons.
Le psaume 68, Que Dieu se monstre seulement, versifié par Théodore de Bèze se trouve dans le Psautier huguenot. Textes pourvus de mélodies simples aptes à être chantées par l'assemblée des fidèles au cours du culte réformé, ou à titre privé dans le cadre domestique. C'est le célèbre "psaume des batailles" qui sert de chant de ralliement des troupes anti-papistes lors des guerres de Religions.
Les Octonnaires de la vanité du monde sont de courts poèmes moraux de 8 vers chacun, dus à trois poètes protestants du XVIème siècle : Antoine de La Roche-Chandieu, Simon Goulart et Joseph Du Chesne (médecin d'Henri IV). Les sujets sont inspirés par un thème courant dans la pensée religieuse de l'époque, le renoncement au monde et à ses vanités. Ici, pour Tout ce monde est un tabourin (J. du Chesne) et le monde est outrageux (orgueilleux à l'excès) (S. Goulard) les musiques sont de Paschal de l'ESTOCART qui a composé 50 octonnaires, publiés à Genève en 1582. Délaissant les formes fixes de la chanson, l'ESTOCART adopte le style du madrigal, né en Italie, utilisant un langage figuraliste et expressif pour exprimer le sens d'un mot ou évoquer une idée précise.
Janequin vivait encore lorsqu'en 1558, le duc de Guise, reprit la ville de Calais, anglaise depuis 1347 (guerre de Cent Ans). C'est Guillaume COSTELEY qui met en musique avec Hardis Françoys, ce succès des armes françaises, une chanson à 4 voix imprimée en 1570. On y trouve aucun bruitage par des onomatopées mais plutôt des images de type madrigalesque, gammes descendantes pour les pour renverser les remparts...
Juan des ENCINA (1468-1529) a vécu sous le règne des
Rois Catholiques. Una sañosa
porfiá, chanson épique, relate une bataille de la
Reconquête qui met face à face les Mores et les Espagnols.
Ya tocan los atabales (voici
que battent les tambours) est un madrigal du catalan Joan BRUDIEU
(1520-1591), maître de chapelle à la cathédrale
d'Urgel, édité en 1585. Les onomatopées y ont la
plus grande place.
Le compositeur allemand Kaspar OTHMAYR (1515-1553) est connut
comme auteur de Tenorlied et de pièces sacrées.. Dans
Quiquis réquiem quaeris, 3 voix mélodiques s'opposent aux
3 autres qui proposent un violent ostinato rythmique.
Probablement en 1344-1345, durant le siège de Parme, Francesco
Pretrach écrit ce plaidoyer pour la paix qu'est Italia mia. La musique est de
Philippe VERDELOT (...-1552) considéré comme le
père du madrigal. L'homophonie (verticalité des paroles)
qui était la règle d'écriture chez les
frottolistes, s'infléchit nettement vers un langage plus
varié. De ce fait , le superius se voit contester sa
suprématie par les autres voix qui prennent une part plus active
dans le discours.
Christophus DEMANTIUS (1567-1643), cantor de Freiberg (Saxe), compose Ungarische Heerdrummel (Tympanum
militare) pour célébrer la reprise de Raab sur les Turcs
en 1598. Son œuvre; offerte en présent d'étrennes aux
magistrats de Breslau, en 1600, imprimée la même
année à Nuremberg, est écrites à 6 voix que
peuvent exécuter "les voix humaines et toutes sortes
d'instruments".
Après avoir suivi les études habituelles des musiciens de
cette époque, choriste dans une cathédrale, ici Saint
Paul, Thomas RAVENSCROFT (1590-1633) a été maître
de
musique à Christ's Hospital. Il est très
représentatif de la musique vocale élisabéthaine
dans ses formes les plus populaires (équivalent anglais de la
"frottola" italienne). We be so
soldiers three fait partie de 150 pièces profanes que
RAVENSCROFT a écrites.
Slovène de naissance, Jakobus Handl GALLUS (1550-1591) passe
presque toute sa vie à Pragues. Après avoir
composé
de nombreuses pièces de musique sacré, il publie en 1589
les "Harmonia morales",comprenant 53 madrigaux latins, parmi lesquels Heroes, pugnate (44), sur des
poèmes de plus ou moins grande valeur poétique,
humoristique et didactique. GALLUS moine désirait se
libérer de la vie austère qu'il avait menée de
longues années durant. Dans la préface, il fait savoir
qu'
"il a été amené à écrire une musique
joyeuse, destinée à faire oublier les soucis et le
surmenage."
Pavane et gaillarde "La Bataille, anonyme, XVIème. KYRIE, Messe "la Bataille", GENTILS GALANTS DE FRANCE, Anonyme QUE DIEU SE MONSTRE SEULEMENT, Claude GOUDIMEL. Tout ce monde est un tabourin, LE MONDE EST OUTRAGEUX, HARDIS FRANCAIS (la prise de Calais), Guillaume COSTELEY GLORIA, Messe "la Bataille", UNA SANOSA PORFIA, Juan de ENCINA YA TOCAN LOS ATABALES, UNA SANOSA PORFIA, Juan de ENCINA (Suite) ITALIA MIA, Philippe VERDELOT (Texte de Francesco Petrach) SANCTUS, HOSANNA, Messe "la Bataille", Clément JANEQUIN Ungarische Heerdrummel, WE BE SOLDIERS THREE, HEROES, PUGNATE, Jacobus GALLUS (Jakob HANDL) AGNUS DEI, Messe "la Bataille". |
Concert au Château Moulin de Lagnet Saint-Emilion (33) Lansquenets
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