PROGRAMMES :

Andrea et Giovanni GABRIELI


Hodie completi sunt, Giovanni GABRIELI (1557-1612), double choeur.
Canzon I, La Spiritata.
Giovanni GABRIELI (1557-1612)

Angeli, Archangeli,
Andrea GABRIELI (1545-1605).
Canzon II Giovanni GABRIELI (1557-1612).
Ne confide,
Andrea GABRIELI (1545-1605).

Domini exaudi,
Andrea GABRIELI (1545-1605),
double choeur.
Canzon III Giovanni GABRIELI (1557-1612).
Diligam te Domine,
Giovanni GABRIELI (1557-1612),
double choeur.
Due rose fresche,
Andrea GABRIELI (1545-1605).

Non ti sdegnar, Andrea GABRIELI (1545-1605).
Canzon IV Giovanni GABRIELI (1557-1612).
Canto, canto, festa, festa,
Andrea GABRIELI (1545-1605).

Lieto godea, Giovanni GABRIELI (1557-1612), double choeur.
Canzon IV a 6 Giovanni GABRIELI (1557-1612).
Dormiva dolcemente, Giovanni GABRIELI (1557-1612), double choeur.

Organistes à San Marco de Venise, tout deux sont d'importants compositeurs de la fin de la Renaissance. Si Andrea eut de nombreux élèves et disciples, parmi lesquels l'organiste allemand Hans Leo Hassler, il a surtout veillé sur l'éducation musicale et la carrière de son neveu Giovanni. Lequel forme de nombreux musiciens dont H. Schütz chez qui on retrouve les choeurs multiples, les madrigaux, les Symphonies sacrées...

A partir de la seconde moitié du XVIème siècle, se développe dans la littérature instrumentale un genre de « canzoni francese » ou « canzon da sonare » conçu pour le clavier ou pour un ensemble instrumental, indépendant de modèles vocaux déterminés, même s'il relevait encore de leur esprit par l'emploi des entrées en imitation, d'un ton généralement léger et d'une subdivision en plusieurs sections construites sur des thèmes différents.

Sacrae symphoniae... Tam vocibus quam instrumentis (...tant pour les voix que pour les instruments), recueil de 61 oeuvres publié à Venise en 1597. Les pièces sont ordonnées selon le nombre des voix : 6, 7, 8, 10, 12, 14, 15 et 16 voix. En général, celles qui font appel à 8 et 10 voix sont à double choeur de 4 ou 5 voix ; celles qui sont écrites à 12 et 15 voix sont à triple choeur. L'écriture en accords domine, faisant alterner l'un et l'autre choeur ; ils s'unissent enfin dans une somptuosité sonore digne des cérémonies de la Sérénissime République.

Les sommets de l'art vénitien furent aussi bien atteints alors par Titien, Tintoret, Véronèse que par leurs contemporains Andrea et Giovanni Gabrieli. Alors que ceux-là embellissaient les palais et les églises de tableaux magistraux, ceux-ci écrivaient, surtout pour les nombreuses fêtes qui témoignaient du faste de la vie de ce temps, une musique grandiose qui véritable décor sonore, répondait aux mêmes caractéristiques de couleurs et de mouvement, typiques de l'art et du style de la lagune dont elle reflète l'incomparable lumière.

Documentation :

Canguilhem P., Andrea et Giovanni Gabrieli, Ed Fayard/Mirare 2003.

Honegger M., Dictionnaire des oeuvres de l'art vocal, Ed. Bordas 1992.

Sadie J.A., Guide de la musique baroque, Fayard Les insdispensables, 1995.

Encyclopaedia Universalis, Dictionnaire de la Renaissance, 1998.





1453 : musique profane et sacrée du XVe siècle, concert

L'homme armé, chanson.
Messe "L'Homme armé", Johannes OCKEGHEM (1420-1495),

Kyrie.
O rosa bella, John DUNSTABLE (1380-1453) et anonyme.
Quam pulchra es, John DUNSTABLE (1380-1453).

Plains de plours, Gilles BINCHOIS (1400-1460).

Files a marier, Gilles BINCHOIS (1400-1460).

Messe "L'Homme armé", Johannes OCKEGHEM (1420-1495),
 Gloria.
Ma maistresse, Johannes OCKEGHEM (1420-1495).
L'Homme armé, Robert MORTON (?-1479).

Messe "L'Homme armé", Johannes OCKEGHEM (1420-1495),
Sanctus.
Et qui la dira, Antoine BUSNOIS (1425-1492).
Vous marchez du bout du pié, Antoine BUSNOIS (1425-1492).

S'elle m'amera / Petite camusette, Johannes OCKEGHEM (1420-1495).

Petite camusette, Josquin des PRES (1450-1521).

Messe "L'Homme armé", Johannes OCKEGHEM (1420-1495),
Agnus Dei.





Ensemble_Maximilien



1453, chute de Constantinople (prise par les Turcs), bataille de Castillon (33) et fin de la Guerre de Cent Ans, une coupure avec le Moyen-Âge certainement très artificielle mais les années 1540-1550 marquent un prodigieux retournement : c'est vraiment à ce moment que se structurent et s'affirment un nouvel idiome musical et un nouveau style dit « franco-flamand ».
À la fin du XIVe siècle, l'excès des complications gratuites cultivées dans la musique franco-italienne a mené la musique dans une impasse. Celle-ci coïncide avec l'effritement politique de la France dynastique (guerre de Cent ans).
L'Angleterre contrôle soit directement, soit par l'intermédiaire de ses alliés Bourguignons, la totalité de l'ancienne France d'oïl et des Flandres, où se maintient le noyau de la production musicale. L'activité artistique est dominée par trois groupes principaux : l'Angleterre, la Bourgogne et les Flandres.
La suprématie de la cour de Bourgogne c'est pas seulement politique ou économique : elle est aussi culturelle. Tous les ducs de Bourgogne furent de généreux mécènes (Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire). L'organisation très structurée de la cour est une condition de cette floraison artistique. Cette concentration de pouvoir et de richesse ainsi que l'atmosphère cosmopolite d'une cour brillante attirent de nombreux artistes. Gilles Binchois et Robert Morton sont tous deux chapelains de Philippe le Bon. Busnois assurera la renommée de la cour à partir de 1467.
L'Angleterre est l'alliée de la Bourgogne. Paris, au début du siècle, est administré par un régent anglais, le duc de Bedford, patron de John Dunstable. Mort le 24 décembre 1453, Dunstable est le compositeur anglais le plus célèbre et a une grande influence sur Dufay et Binchois. Sa musique occupe une grande place dans les livres de choeurs françaisetitaliensdelafinduXVesiècle.                                                                                                                                          Trois genres vont régner sur la musique pour deux siècles : messe, motet et chanson.
Au XIVe siècle, la messe polyphonique était une réunion artificielle de morceaux indépendants. Peu à peu se généralise une tendance à l'unité musicale entre les divers morceaux. Le principal moyen employé fut d'adopter un thème commun à la plupart des morceaux d'une même messe, qui en prenait alors le titre. Ce thème pouvait être emprunté au répertoire existant, indifféremment liturgique ou profane. Ici Johannes OCKEGHEM utilise comme timbre de messe l'Homme Armé, chanson à la mode, qui a en a inspiré un bonne soixantaine (de Dufay à Palestrina). L'homme armé doibt on doubter./ On a fait partout crier/Que chacun se doibt armer/D'un haubregon de fer./L'homme armé doibt on doubter;
Dans cette messe, de type messe à teneur, le thème de la chanson est présenté plus ou moins intégralement au ténor, et éventuellement répété plusieurs fois, souvent en augmentation ou diminutions.
La musique instrumentale n'est encore le plus souvent que de la musique vocale exécutée sans paroles, avec plus ou moins de « colorations » ornementales surajoutées, mais il devient un peu moins exceptionnel d'en composer directement, sans pour autant que le style se différencie de celui des transcriptions.

Bibliographie :



1515...Bruits de batailles

La Guerre, est appelée aussi la Bataille, ou la Bataille de Marignan, la Bataille française, la Défaite des Suisses. Le "brillant" fait d'armes que la chanson célèbre a eu lieu les 13 et 14 septembre 1515, dans la première année de règne de François I.Les transcriptions instrumentales et vocales nombreuses prouvent le succès de cette chanson. La Pavane et Gaillarde sont d'un compositeur anonyme édité par Pierre PHALESES à Anvers en 1583 (version plus développée que celle de Susato dans ses "danserye" de 1551).

La messe "La Bataille" publiée à Lyon en 1532 par Jacques Moderne appartient aux messes parodie. Un motet ou un thème profane issue d'une chanson populaire est utilisé comme sujet musical pour donner une unité à une messe. Ce procédé, malgré les interdictions de la contre-réforme catholique du XVIème siècle perdurera. L'œuvre religieuse catholique de Clément JANEQUIN est restreinte : un motet et 2 messes à 4 voix (L'aveuglé dieu étant la seconde). Ses compositions sacrées d'inspiration protestante pourrait être considérable, 133 psaumes, cantiques et chansons spirituelles, échelonnés sur les dix dernières années de sa vie.

Gentils galants de France d'un compositeur anonyme, éditée en 1504, raconte la douloureuse destinée d'une belle dont l'ami a été tué par les bretons.

Le psaume 68, Que Dieu se monstre seulement, versifié par Théodore de Bèze se trouve dans le Psautier huguenot. Textes pourvus de mélodies simples aptes à être chantées par l'assemblée des fidèles au cours du culte réformé, ou à titre privé dans le cadre domestique. C'est le célèbre "psaume des batailles" qui sert de chant de ralliement des troupes anti-papistes lors des guerres de Religions.

Les Octonnaires de la vanité du monde sont de courts poèmes moraux de 8 vers chacun, dus à trois poètes protestants du XVIème siècle : Antoine de La Roche-Chandieu, Simon Goulart et Joseph Du Chesne (médecin d'Henri IV). Les  sujets sont inspirés par un thème courant dans la pensée religieuse de l'époque, le renoncement au monde et à ses vanités. Ici, pour Tout ce monde est un tabourin (J. du Chesne) et le monde est outrageux (orgueilleux à l'excès) (S. Goulard) les musiques sont de Paschal de l'ESTOCART qui a composé 50 octonnaires, publiés à Genève en 1582. Délaissant les formes fixes de la chanson, l'ESTOCART adopte le style du madrigal, né en Italie, utilisant un langage figuraliste et expressif pour exprimer le sens d'un mot ou évoquer une idée précise.

Janequin vivait encore lorsqu'en 1558, le duc de Guise, reprit la ville de Calais, anglaise depuis 1347 (guerre de Cent Ans). C'est Guillaume COSTELEY qui met en musique avec Hardis Françoys, ce succès des armes françaises, une chanson à 4 voix imprimée en 1570. On y trouve aucun bruitage par des onomatopées mais plutôt des images de type madrigalesque, gammes descendantes pour les pour renverser les remparts...

Juan des ENCINA (1468-1529) a vécu sous le règne des Rois Catholiques. Una sañosa porfiá, chanson épique, relate une bataille de la Reconquête qui met face à face les Mores et les Espagnols.
Ya tocan los atabales (voici que battent les tambours) est un madrigal du catalan Joan BRUDIEU (1520-1591), maître de chapelle à la cathédrale d'Urgel, édité en 1585. Les onomatopées y ont la plus grande place.
Le compositeur allemand Kaspar OTHMAYR (1515-1553) est  connut comme auteur de Tenorlied et de pièces sacrées.. Dans Quiquis réquiem quaeris, 3 voix mélodiques s'opposent aux 3 autres qui proposent un violent ostinato rythmique.
Probablement en 1344-1345, durant le siège de Parme, Francesco Pretrach écrit ce plaidoyer pour la paix qu'est Italia mia. La musique est de Philippe VERDELOT (...-1552) considéré comme le père du madrigal. L'homophonie (verticalité des paroles) qui était la règle d'écriture chez les frottolistes, s'infléchit nettement vers un langage plus varié. De ce fait , le superius se voit contester sa suprématie par les autres voix qui prennent une part plus active dans le discours.
Christophus DEMANTIUS (1567-1643), cantor de Freiberg (Saxe), compose Ungarische Heerdrummel (Tympanum militare) pour célébrer la reprise de Raab sur les Turcs en 1598. Son œuvre; offerte en présent d'étrennes aux magistrats de Breslau, en 1600, imprimée la même année à Nuremberg, est écrites à 6 voix que peuvent exécuter "les voix humaines et toutes sortes d'instruments".
Après avoir suivi les études habituelles des musiciens de cette époque, choriste dans une cathédrale, ici Saint Paul, Thomas RAVENSCROFT (1590-1633) a été maître de musique à Christ's Hospital. Il est très représentatif de la musique vocale élisabéthaine dans ses formes les plus populaires (équivalent anglais de la "frottola" italienne). We be so soldiers three fait partie de 150 pièces profanes que RAVENSCROFT a écrites.
Slovène de naissance, Jakobus Handl GALLUS (1550-1591) passe presque toute sa vie à Pragues. Après avoir composé de nombreuses pièces de musique sacré, il publie en 1589 les "Harmonia morales",comprenant 53 madrigaux latins, parmi lesquels Heroes, pugnate (44), sur des poèmes de plus ou moins grande valeur poétique, humoristique et didactique. GALLUS moine désirait se libérer de la vie austère qu'il avait menée de longues années durant. Dans la préface, il fait savoir qu' "il a été amené à écrire une musique joyeuse, destinée à faire oublier les soucis et le surmenage."

     Pavane et gaillarde "La Bataille, anonyme, XVIème.
KYRIE, Messe "la Bataille",
GENTILS GALANTS DE FRANCE, Anonyme
QUE DIEU SE MONSTRE SEULEMENT, Claude GOUDIMEL.
     Tout ce monde est un tabourin,
LE MONDE EST OUTRAGEUX,
HARDIS FRANCAIS (la prise de Calais), Guillaume COSTELEY
GLORIA, Messe "la Bataille",
UNA SANOSA PORFIA, Juan de ENCINA
YA TOCAN LOS ATABALES,
UNA SANOSA PORFIA, Juan de ENCINA (Suite)
ITALIA MIA, Philippe VERDELOT (Texte de Francesco Petrach)
SANCTUS, HOSANNA, Messe "la Bataille",  Clément JANEQUIN
     Ungarische Heerdrummel,
WE BE SOLDIERS THREE,
HEROES, PUGNATE, Jacobus GALLUS (Jakob HANDL)
AGNUS DEI, Messe "la Bataille".




APERTURA_Lagnet
Concert au Château Moulin de Lagnet
Saint-Emilion (33)

Dessin_lansquenet
Lansquenets



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